L’interview de marioara chEptene,
coach et préparatrice mentale

Marioara Cheptene

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Marioara Cheptene est triple championne du monde de danse sportive. Cette expérience a forgé ses capacités mentales et l’a amenée vers la voie du coaching en développement personnel.
Aujourd’hui, coach certifiée au plus haut niveau en France, diplômée en hypnose Ericksonienne et en programmation neuro-linguistique (PNL), elle accompagne les sportifs et les danseurs.

Marioara, peux-tu nous parler de ton parcours de danseuse ?

J’ai quitté la Moldavie il y a onze ans pour poursuivre ma carrière en danse sportive en France. J’ai été triple championne du monde : deux fois pour la France et une fois pour la Moldavie. La danse sportive est un sport national là-bas, un peu comme le foot en France. Tout le monde fait de la danse sportive. C’est comme cela que j’ai débuté à l’âge de cinq ans. A l’époque, je voulais être danseuse étoile à l’Opéra de Paris. J’ai pratiqué la danse classique en parallèle de la danse sportive mais c’est une discipline peu développée en Moldavie. 

Mon leitmotiv dans la danse sportive est de vivre pleinement chaque expérience et chaque compétition. Ce cheminement a été bien plus bénéfique que les résultats en eux-mêmes. Dans l’adversité, la patience et la persévérance m’ont permis d’atteindre mes objectifs.  

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“Le mental est un enjeu majeur puisqu’il représente 50 % de la réussite”.

Comment s’est faite cette transition vers le métier de coach et en quoi consiste ce métier ?

Depuis longtemps, je souhaitais faire quelque chose en plus de la danse. Le métier de coach m’a toujours attirée car je suis entraîneur depuis l’âge de 16 ans et il y a des similitudes entre ces deux métiers. 

Le rôle du coach dans la préparation mentale des danseurs est de les aider à matérialiser un système de connaissance d’eux-mêmes pour mieux gérer anxiété, concentration et confiance en soi. Aujourd’hui, j’accompagne beaucoup de danseurs et de sportifs en France et à l’international. 

Sur quels aspects travailles-tu avec les danseurs et quels sont les bénéfices du coaching ? 

Pour réussir une carrière sportive, il n’y a pas que la performance physique et technique qui compte. Le mental est un enjeu majeur puisqu’il représente 50 % de la réussite. L’objectif du coaching est d’arriver à un état de “flow”, de fluidité, c’est-à-dire à un état maximal de concentration et donc de réussite : être « ici et maintenant » le plus souvent possible.

Pendant les séances de coaching, je pose beaucoup de questions aux danseurs pour mieux les connaître mais aussi pour les aider à identifier leurs besoins, leurs points faibles mais surtout leurs points forts. En effet, bien souvent le rythme de travail très soutenu et automatisé ne favorise pas l’identification de ses propres points forts. On échange également sur les motivations pour ensuite déterminer ensemble des objectifs réalisables. Une sorte de contrat moral entre le coach et le coaché sur l’atteinte de ces objectifs est par la suite établi.

Le travail de préparation mentale va permettre de progresser sur plusieurs aspects comme la confiance en soi, la motivation, la gestion des émotions et la récupération. 

“LA préparation mentale va permettre de progresser sur la confiance en soi, la motivation,
la gestion des émotions et
la récupération”.

Quels sont les outils et méthodes que tu utilises pour atteindre cet état de « flow » ?

Toutes les questions posées en amont m’aident à déterminer quels outils employer, à savoir l’hypnose, la programmation neuro-linguistique (PNL) ou bien la visualisation mentale. 

La visualisation mentale est une méthode qui consiste à se représenter un objet, une émotion ou bien des sensations. Selon son intensité, cette représentation peut plus ou moins déclencher les mêmes effets physiologiques que la réalité. Le danseur peut par exemple visualiser sa chorégraphie avant de faire son passage sur scène en se représentant le son, l’environnement afin d’avoir une image globale. Pour obtenir des résultats, il faut pratiquer la visualisation mentale au quotidien. 

Le saviez-vous ?

La visualisation mentale à été conçue dans les années 1970 par le Docteur Carl Simonton, cancérologue américain. Intrigué par le fait que, malgré un diagnostic identique, certains patients décèdent et d’autres non, il va explorer le rôle du psychisme. Il observe que les malades qui guérissent sont ceux capables de se persuader qu’ils peuvent guérir et se voient le faire. Le Docteur Simonton intègre alors un entraînement de visualisation mentale à son programme de soins.

La PNL (Programmation neuro-linguistique), elle, s’intéresse à la façon dont nous fonctionnons dans un environnement donné, en fonction de nos schémas comportementaux, eux mêmes modulés par nos croyances et conditionnements. La PNL va alors aider à changer la façon dont nous percevons cet environnement en modifiant nos propres perceptions. La PNL est avant tout très intéressante pour identifier les schémas inconscients et s’en libérer. 

Le saviez-vous ?

La PNL a été créée dans les années 1970 par les Américains John Grinder et Richard Bandler, en observant des personnes considérées comme des modèles d’excellence dans leur domaine. Ils ont alors cerné les types de comportements qui permettaient à ces personnes d’atteindre cette excellence, pour ensuite permettre à d’autres de s’approprier ces modèles de comportement. 

J’utilise l’hypnose thérapeutique pour diminuer les états d’anxiété, dépasser les phobies ou gérer la douleur, en travaillant sur le subconscient. Le praticien s’appuie sur des métaphores, des anecdotes et des suggestions indirectes afin de faire lever les résistances au changement et permettre à chaque individu d’accéder à ses ressources inconscientes.

Le saviez-vous ?

L’hypnose Ericksonienne est l’une des disciplines les plus répandues en hypnose thérapeutique. Le Docteur Milton Hyland Erickson est considéré comme le père de l’hypnothérapie moderne. Enfant en chaise roulante et persuadé qu’il peut surmonter sa paralysie, Erickson consacre tout son temps à stimuler mentalement ses membres (en faisant de l’auto-hypnose). Il va durant des mois s’entraîner à retrouver sa motricité, avec succès.

Quelles sont les habitudes à prendre au quotidien pour améliorer ses performances en danse ?

Je conseille vivement à tous les danseurs de faire de la méditation.
La méditation nettoie la tête des pensées négatives. Il est nécessaire de la pratiquer quotidiennement et sur une longue durée pour constater des résultats. 

Le second conseil est de faire de la marche à l’extérieur, si possible dans la nature afin de se retrouver seul avec soi-même. Cela permet au cerveau de se déconnecter et d’y voir plus clair. 

Et enfin bien sûr, faire de l’hypnose ou bien encore des exercices de respiration.

As-tu envie d’adresser un message en particulier aux danseurs professionnels ?

Le premier conseil est de se faire confiance. C’est tout à fait normal de ne pas se sentir bien parfois. Il faut normaliser les moments difficiles et aller de l’avant. 

Le deuxième objectif est de faire les choses progressivement, en se fixant des objectifs réalisables. Se motiver chaque jour dans la routine de son entraînement est déjà une belle avancée.

Enfin, je ne serais pas dans mon rôle si je ne leur conseillais pas de s’entourer d’un coach ou d’un psychologue. Résoudre ses soucis émotionnels a un impact direct sur la performance des danseurs. 

Extraits du podcast EP. 136. Propos recueillis par Dorothée de Cabissole

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Dorothée de CabisSole
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