L’interview de
Philippe Almeida aka Physs,
Figure incontournable du hip hop

Crédits photo : Homard Payette (Philippe Almeida)

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Philippe Almeida aka Physs est danseur, chorégraphe et professeur de hip hop.
Figure emblématique du hip hop en France et à l’international, ce passeur culturel valorise les initiatives autour de sa danse.
Il imagine et fabrique des outils pour préserver et transmettre son art.
Philippe construit ainsi un héritage précieux pour le hip hop.
Il appelle cela laisser des traces.

Philippe, peux-tu commencer par te présenter ?

Je m’appelle Philippe Almeida, j’ai 42 ans. On m’appelle aussi Physs dans le milieu dans lequel j’évolue. Je suis danseur passionné. J’ai également la casquette de chorégraphe, de passeur culturel et d’amoureux de la culture, des danses et de la musique. Je suis multiple et en même temps, très simple. J’ai créé ma compagnie Mouvmatik avec Sharx et Bruno Foucault qui est mon acolyte. Nous avons monté ensemble l’association et Bruno a trouvé le nom MouvMatik. J’ai également monté ma compagnie qui s’appelait Philippe Almeida au début et qui est devenue Mouvmatik. Le collectif se compose de Sharx, Gator, Phoenix et moi.

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Qu’est-ce qui est le plus important pour toi en ce moment, parmi toutes ces facettes que tu as développées ?

Le plus important, c’est de rester fidèle à ce que l’on aime faire et aussi de concrétiser. Que l’on aille au bout des choses, qu’elles soient faites avec le cœur et qu’elles puissent se réaliser. C’est cet équilibre-là que je cherche. Je peux être à plusieurs endroits : à l’endroit de la création, de la transmission mais j’aurais la même finalité. La clé de mon fonctionnement réside dans l’action. C’est mon crédo, mon mindset. Il faut s’autoriser à toujours rêver et après, transformer ses rêves en réalité. C’est ça l’aboutissement. C’est faire les choses avec passion. On parle du feu qui brûle toujours. C’est toujours être excité à l’idée de faire tel ou tel projet et d’y aller avec le cœur, tout simplement.

Qu’est-ce que ton cœur a envie de défendre ?

Aujourd’hui, c’est défendre notre culture, notre art. Valoriser toutes les forces qui contribuent au rayonnement et au renouvellement de cette culture. J’ai à cœur de soutenir, de valoriser et d’accompagner. C’est un peu tout ça.
Parfois, on me dit « Ce serait bien de te voir ou t’entendre plus  » donc c’est aussi prendre la parole, la responsabilité. J’y viens de plus en plus.

Crédits photo : lorem ipsuma

Qu’est-ce que tu aimes dans cette culture ?

Ce que j’aime c’est l’aspect sans limite. Il n’y a pas de frontière. C’est une culture universelle avec des valeurs d’appartenance. Valoriser ton territoire, tes amis, ta couleur, ta bannière. C’est également représenter les tiens et innover parce qu’il y a beaucoup d’innovations, de renouveau. Je le dis souvent quand je parle de freestyle. C’est une expérience ou à chaque fois, tu as cette chance de te renouveler. Se renouveler dans le langage chorégraphique.
Une fois que tu as acquis des techniques, que tu as choisi tes préférences et ton esthétique, tu peux t’exprimer. C’est comme si tu avais à chaque fois une feuille blanche et que tu pouvais recommencer. C’est ce qui est puissant dans l’art du freestyle. C’est cela que j’ai découvert et qui m’a plu aussi dans les danses hip hop. Culturellement, c’est aussi toute l’histoire afro-américaine et l’émergence de nouveaux artistes.
L’expression « fleur du bitume » m’a toujours plu. Elle représente ce qui peut sortir de terre. C’est ce que j’aime dans le hip hop, c’est l’ouverture sur le monde et cette capacité à transformer et renouveler.

« Le plus important est de rester fidèle à ce que l’on aime faire et d’aller au bout des choses. »

Qu’est-ce que tu as appris sur toi au cours de toutes ces années ?

J’ai appris à me construire, à voir mon potentiel, à augmenter mon potentiel, à avoir confiance en moi et à chaque fois, à franchir et accomplir de grandes choses.
Dans le domaine de la compétition, j’ai appris à m’affirmer et à être identifié. C’est une fois que tu es identifié que les portes s’ouvrent. Le dialogue est différent parce que l’on sait qui tu es. On sait d’où tu viens, comment tu t’appelles, comment tu danses donc on peut te reconnaître. Ça m’a également appris à prendre énormément confiance en moi. C’est aussi se construire une identité par le mouvement, la performance. On parle également de signature, de régularité, de fréquence. Tenir dans le temps, ce n’est pas évident. Il y a beaucoup de danseuses, danseurs ou acteurs de la culture que l’on a vus à un moment mais que l’on a moins vus après. Comment te renouvelles-tu saison après saison ? Où est-ce que l’on va te retrouver saison après saison ? Chaque trajet est singulier. Ce que j’ai réussi à faire, c’est tenir dans la longueur. Me renouveler m’a permis de ne jamais lâcher et d’être, à 42 ans, toujours aussi passionné et déterminé.

Extraits du podcast EP. 56. Propos recueillis par Dorothée de Cabissole
Ses rêves

– Concrétiser tous ses projets, durer et danser le plus longtemps possible.

un festival à voir

– Le Summer Dance Forever à Amsterdam, en Hollande.

SA PLAYLIST

– Nas
– Big L
– Ebonics
– Griselda
– Westside Gunn
– Benny the Butcher
– Conway The Machine
– Le catalogue de De La Soul

UNE TENUE pour danser

– Pas de tenue en particulier, juste des tenues dans lesquelles il se sent bien.

IL AIMERAIT ENTENDRE DANS TOUS DANSEURS

– Sharx
– Nadine Timas, qui développe un dialogue avec les femmes à travers sa gestuelle et sa philosophie.

une vie de danse c’est

– Une vie rythmée, en cadence
– Un nombre incalculable de 8.

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Dorothée de CabisSole
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